De la communauté de Tajmaɛt à l'ASET
Par Yassine CHITTI, Vincennes-2016
« Notons que le fait marquant, suite à ces mouvements tous azimuts, était que pour la première fois dans l’histoire des émigrés de Taguercift en France, Tajmaât ne traduisait plus une notion territoriale ».
Entre la fin du XVIII siècle et jusqu’à la fin des années 1980, la région creilloise fut un grand bassin industriel porté par des activités d’extraction, de métallurgie et de chimie.
C’est à destination de cette région, vers la fin des années 1930, qu’une chaîne migratoire s’est mise en place pour voir installer massivement les émigrés issus du village Taguercift. Les villageois arrivaient ainsi dans la région avec, en poche, l’adresse d’un parent ou d’un ami issu du même village, espérant trouver plus rapidement un abri et un travail.

La communauté villageoise de Taguercift « Tadart » s’est ainsi reconstruite sur le sol français vers la fin des années 40, tirant son modèle organisationnel du système de Tajmaɛt. L’urgence à l’époque était la mise en place d’un dispositif permettant le rapatriement des corps vers le village natal pour l’inhumation. Au cours de cette période, le consensus social entre les émigrés a fait en sorte de désigner M’hand-b-Akli Aziz, reconnu pour sa respectabilité et sa réputation, comme « Amin » de Tajmaɛt. Epaulés par les délégués qui représentent les familles du village, M’hand-b-Akli, puis Ali-n-Amara OUHACHI, ont pu par leur charisme naturel, donner à l’organisation une longévité décisive permettant à Tajmaɛt d’exister durablement en France.
Après quoi, la fin des «trente glorieuses» a fini par sonner le déclin de l’industrie creilloise vers la fin des années 70. Les usines fermaient les unes après les autres. En conséquence, certains émigrés, acceptant le dispositif d’aide au retour volontaire, ont choisi de retourner définitivement à la terre natale. Pour ceux qui ont fait le choix de rester en France, c’est la région parisienne qui leur a permis de trouver de nouvelles opportunités professionnelles.
Notons que le fait marquant, suite à ces mouvements tous azimuts, était que pour la première fois dans l’histoire des émigrés de Taguercift en France, Tajmaɛt ne traduisait plus une notion territoriale. Mais ce phénomène n’a pas pour autant entravé le fonctionnement de Tajmaɛt qui a perduré dans le temps jusqu’à la création de l’ASET en 2004. Héritière de Tajmaɛt, l’ASET a mis à jour ce système ancestral en le reconduisant sous une forme plus structurée et compatible avec les réalités actuelles.

Missions de l’association :
-Organisation d’événements culturels ;
-Aide aux personnes se trouvant dans le besoin, dans le domaine social, scolaire …etc.
-Célébrations des différentes fêtes, telles que l’aïd, Yennayer…etc.
-Soutien aux projets éducatifs, culturels et sportifs entre la France et l’Algérie.
-Aides à la rédaction de courriers et démarches administratives.
-Collecte de bien de première nécessité en cas d’urgence.
-Rapatriement de dépouilles mortuaires vers le pays d’origine.